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Corridors écologiques, corridors de biodiversité, la ville comme support de biodiversité

1.0 Définition

Les corridors écologiques urbains représentent un lien pour la biodiversité locale. Constitués d’arbres et d’espaces naturels indigènes, ils tendent à unir les espaces verts existant dans la trame urbaine. Souvent associé à l'urban greening, le verdissement urbain est un concept visant à promouvoir la quantité de végétaux et le retour de la biodiversité dans les espaces fortement peuplés. Tous deux sont motivés par des objectifs environnementaux comme la lutte aux îlots de chaleur, l’amélioration de la qualité de l’eau, l’amélioration de la qualité de l’air, le soutien à la biodiversité et la sauvegarde des espèces indigènes. Les principes qui les sous-tendent s’inscrivent alors dans une perspective issue des sciences naturelles et humaines, s’intéressant aux bénéfices qu’engendre la cohabitation naturelle et urbaine sur la qualité de vies citoyennes. (KERVRAN, 2006)

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2.0

Causes

Le concept de corridor écologique et de verdissement est une réponse directe aux problèmes émanant des grands ensembles urbains.


L’Amérique latine essentiellement rurale relève aujourd’hui d’un passé révolu. Après soixante ans d’urbanisation accélérée et chaotique, 80% des latino-américains habitent désormais les villes (Paranagua, 2012). Malgré d’immenses extensions territoriales à faible densité démographique, aucun autre continent n’atteint à ce jour un tel degré d’urbanisation (L’orient-le-jour, 2007).

Les activités humaines sont aujourd’hui considérées comme causes majeures de l’érosion de la biodiversité́. En effet, le manque d’encadrement et de législation a mené à la fragmentation et à la destruction de nombreux habitats (Dumoulin, 2006). Ce qui engendre la réduction des biotopes et l’augmentation de leur isolement, affectant à long terme, la viabilité́ des populations d’espèces qui y vivent, de par la limitation, voire la disparition des échanges entre populations découlant de la création de discontinuités (Ramousse, 2007).

Face à cette nouvelle réalité, aux problèmes de la ville industrielle, et à la conscientisation grandissante face aux changements climatiques, une forte demande d’accès aux espaces verts est apparue et a forcé les gouvernements à considérer la création de parcs ou de réservoirs naturels en milieu urbain afin de revisiter et d’améliorer la qualité et la connectivité des grands ensembles urbains. (Nijkamp et Finco, ​​2003)

C’est dans cette optique que vient s’inscrire le projet de corridor écologique de la ville de Cali, en créant un lien avec l’agroécosystèmes périphérique et les noyaux écologiques plus vastes tels que le « Parc naturel national Los Farallones de Cali » et la rivière Cauca. (Espacio collectivo & OPUS, 2016)

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3.0

Bénéfices

L’aménagement d’un corridor écologique urbain tel que présenté par la municipalité de Cali s’associe ainsi aux idées et concepts inhérents de la foresterie urbaine et du développement urbain durable.


Nécessitant non seulement la réduction de la pollution, ces notions visent également l’ajout ou la gestion à différentes échelles d’application d’éléments positifs, comme la plantation d’arbres, la gestion des îlots de chaleurs, la gestion des eaux de pluie, la connectivité des unités paysagères et la gestion des flux (Espacio collectivo & OPUS, 2016) inhérente à l’aménagement de ses nouveaux environnements sains.  (Lovell et Taylor, 2013) faisant de ce projet d’aménagement un outil de connectivité spatiale et urbaine.

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3.1

Gestion des îlots de chaleurs

Le terme « îlots de chaleur urbains » réfère à la différence de température observée entre les milieux urbains et les zones rurales environnantes (Giguère, M. 2002). Les observations ont démontré́ que les températures des centres urbains atteignent régulièrement en Amérique latine jusqu’à 12 °C de plus que les régions limitrophes (Espacio collectivo & OPUS, 2016).


Selon la classification des zones d’îlots de chaleurs réalisées par la municipalité de Santiago de Cali et selon le recensement des arbres de 2015, la municipalité aborderait un déficit d’environ 500 000 arbres selon les critères de l’OMS (Espacio collectivo & OPUS, 2016). L’aménagement d’une grande bande de végétation permettrait ainsi de diminuer la présence des îlots de chaleur aujourd’hui problématique dans plusieurs départements (Espacio collectivo & OPUS, 2016).

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3.2

Gestion des eaux

La gestion des eaux représente également un véritable enjeu écologique et sanitaire dans plusieurs régions du monde. L’imperméabilisation des sols et l’expansion des zones urbaines engendrent en Amérique latine de nombreuses préoccupations, notamment durant les périodes de pluies abondantes qui entraînent d’importantes surcharges sur les réseaux. L’eau, qui durant ces périodes est évacuée trop rapidement vers les systèmes d’égouts, entraîne des surverses, des débordements qui polluent les cours d’eau et entraîne la détérioration des milieux engendrant de nombreux secteurs abiotiques (Espacio collectivo & OPUS, 2016).

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3.3

Connectivité urbaine, gestion des flux

Dû à son mode de développement rapide et peu planifié, les agglomérations d’Amérique latine présentent souvent une superposition d’éléments naturels et humains en conflit, qui occasionne une tension entre circulations et ville. Enjeux de taille dans la représentation et les pratiques nourrissant les conceptions montantes de la « ville durable » la connectivité urbaine et la gestion des flux représentent l’un des principaux défis de la ville moderne (Pousin, 2005).


En effet, celle-ci accorde une prédominance des préoccupations aux déplacements et aux transports dans le fonctionnement et la morphologie de l’aménagement de la ville.


Les grands ensembles offrent ainsi un meilleur rendement que la ville « traditionnelle » en minimisant l’emprise au sol, en favorisant une mixité des fonctions et usage, en diminuant l’espace dédié à la voirie, tout en promouvant l’établissement d’espaces verts et d’installations dédiées aux modes de transports alternatifs et actifs.  


C’est dans cette optique de connectivité et les principes qu’ils soutiennent, que s’inscrit le projet municipal de Cali, témoignant d’une forte volonté politique en faveur d’un renouvellement urbain intégral, favorisant la durabilité environnementale, à travers les nombreux exemples déjà mentionnés. La soutenabilité sociale passant notamment par la reconnexion des différents départements limitrophes, au cœur du projet urbain, vise à unifier certains secteurs aujourd’hui en marge des services et ressources offerts par la municipalité, tout en valorisant la croissance économique et l’amélioration générale des conditions de vie de ses citoyens (Espacio collectivo & OPUS, 2016).

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